Qu'est ce que je fous là ?
La journée passe. Mon cul est toujours posé sur le même fauteuil. Toujours les mêmes pensées. Toujours les mêmes  questions. Toujours les mêmes angoisses. Mais jamais les couilles pour bouger, changer les choses, prendre ma vie en main.
J'abandonne, je m'abandonne. Juste parce que j'ai la trouille d'affronter la réalité. A ma gauche, j'ai cette petite cuillère noircie, cette seringue, et le reste de coke. A ma droite, mon téléphone. C'est à moi de choisir, la gauche ou la droite. Il suffit de définir ce qui est mon passé et ce qui est mon avenir.
Qui suis-je?
Je suis comme une âme errante, je ne sais plus vraiment qui je suis, je m'oublies, je ne me reconnais plus. Je ne suis qu'une sorte de spectre qui a pour seule identité son prénom et son nom. J'erre dans mon appartement, vide et poussiéreux. J'ai pour habitude de mettre la musique à fond, ça peut-être de l'opéra comme des sons hardcores, et de m'évader simplement, un moment de bonheur brulé dans une petite cuillère. Au début, c'était le pied, vraiment bandant, carrément orgasmique. Mais très vite c'est devenu angoissant, mais il était déjà trop tard pour tout lâcher. Alors maintenant même si j'en ai peur, même si je sais très bien quelles seront mes angoisses je ne peux pas m'en passer, je suis devenu dépendant de l'enfer que je me suis moi-même créer. Il parait que j'avais une personnalité complexe, c'est surement pour ça que je me suis perdu. Pourtant au fond je suis toujours le même, j'aime toujours les mêmes choses, sauf que tout se perd des que j'ingère toute cette coke, je ne suis plus personne.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, je n'ai jamais été battu, jamais été mis à la rue, je suis issu d'une famille de bourges, j'ai toujours roulé sur l'or, c'est moi qui me suis tiré à l'age de 16 ans, j'en pouvais plus de cette famille qui se faisait passé pour modèle devant le beau monde, alors qu'en fait c'était juste chacun pour sa pomme et que l'autre crève. Ma mère était une garce, c'est toujours une garce, toujours débordée à s'occuper d'elle même. Mon père passait sa vie dans les hotels, pour le boulo parrait-il alors qu'il s'envoyait toutes les salopes qui passaient par là. Ma soeur était toujours la première à me faire remarquer que j'étais de la merde. Alors la famille, c'est bon j'ai donné, je suis vacciné.
J'étais bien moi dans toute cette coke, j'avais mon univers, je pouvais peindre tranquillement et jamais personne ne me faisait chier, j'étais seul avec mes démons et je m'en sortais bien comme ça...Mais voilà il est arrivé, il a débarqué sans me demander mon avis. Et moi comme un con je l'ai laissé faire, on s'est bien éclaté, il a partagé mon univers, il m'a aimé. Je ne veux pas, je ne veux pas qu'il devienne comme moi, parano et incapable de savoir qui il est réellement. Je ne lui demanderai pas de faire ça par amour pour moi.
Alors voila c'est a moi de faire un choix, l'oublier ou tout arrêter..
J'ai une putain d'envie de gerber, je suis pris de spasme, j'ai l'impression que je vais claquer là sur le fauteil, mais bordel qu'est ce que c'est bon.
A 3 il va falloir que je prenne une décision.
1...Mais vas-y putain...2...Je ne reviendrais pas la dessus...3...Je vais en crever..

"...Bip...Bip... Allô? ...Je ne suis pas le genre de mec fréquentable...Nathan ? ... Non c'est le pâpe, espèce de pédé... Pourquoi tu m'appelles ?... Je crois que je vais avoir besoin de toi, ça va etre dur, mais tu m'avais dit que... Alors c'est fini?... Ouais j'ai fait mon choix... J'arrive tout de suite... T'inquiete ça va nickel te presse pas je me suis jamais senti aussi bien, je suis prêt à courir un marathon... Tu trouves que c'est le moment de déconné...Non pas vraiment Jeremy mais je t'aime pédé...Tu as peur ? ... Tu peux même pas imaginer...Je t'aime aussi, j'arrive...Bip...Bip...Bip"

 
J'ai pensé à me pendre, j'ai pensé à me tailler les veines, mais j'ai pensé que l'amour serait une mort un peu plus douce.

See you soon i'll be back!

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Nathan